Variations sauvages | Hélène Grimaud et les loups

[...] J'avais déjà ressenti cette force en écoutant la Cinquième symphonie de Beethoven par Karajan. A l'époque, j'étais totalement inhibée du monde de Dumas, et plus particulièrement des personnages du comte de Monte-Cristo. J'écoutais et m'apparaissait le fantôme du château d'If en armure. Je me souviens très bien des mouvements de cette symphonie, et de moi, me balançant ; alors la prison sublime que la mer enveloppe , le rugissement des vagues dans le même mouvement que celui de la musique et celui de mon corps pendulaire et cette violence qui ravissait mon âme, m'ont entraînée dans ce tourbillon sonore vers les abysses.

 Je crois que c'est à cet instant que j'ai compris que les véritables abîmes sont au ciel, ceux du ciel, et de là, les vrais vertiges aussi. Hélène Grimaud , Variations sauvages p. 58

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